Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: saoria

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 6 capitoli

Pubblicato: 25-01-09

Ultimo aggiornamento: 10-03-09

 

Commenti: 104 reviews

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General

 

Riassunto: Comment faire face à la douleur et au manque ? Certains se laissent gagner par le désespoir, d'autre par la folie et d'autre par la colère. La douleur ressentie peut-elle tout expliquer, tout pardonner???Lisez et vous comprendrez.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un coeur blessé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un coeur blessé

 

Capitolo 3 :: La voix de la raison : le manque d'elle !

Pubblicato: 11-02-09 - Ultimo aggiornamento: 15-12-13

Commenti: Coucou, je suis de retour avec ma fic déprimante, normale je suis une fille déprimante LOL. Bon même si c'est pas la joie je me dois de la terminer. Un grand merci à toutes celles qui m'ont laissée une com et qui m'ont encouragée à suivre mon idée, même si celle-ci ne fait pas l'unanimité mais comme on dit, on ne peut pas plaire à tout le monde et il en faut pour tous les goûts. Alors voilà la suite toujours aussi sombre et oui c'est là que je m'épanouie le mieux, mais je vous jure que je ne suis pas une sadique dans l'âme, ni dépréssive. Bonne lecture et à bientôt. bisous

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

Allongée, sur le lit, Kaori se replia légèrement sur le côté afin de s'extérioriser à toute ça. Elle tenta de se réchauffer, de se créer une bulle artificielle de douceur, mais n'y parvint pas. Peu importe sa volonté, elle ne parvint pas à s'extraire totalement de ce lit, de ce corps d'homme fort reposant sur elle, de cette chambre et de sa nuisette déchirée dévoilant un bout de son sein. Elle ne parvint pas à se défaire de ce geste. Elle essaya pourtant de penser à des souvenirs heureux, à son frère, à Miki, et même à Ryo, mais à chaque fois, elle perdit le fil de ses pensées pour être inlassablement ramenée ici, dans sa chambre, sur son propre lit avec Mick allongé sur elle, incapable de bouger. Oui, à chaque fois qu'elle crut y parvenir, à chaque fois.. Le visage dément de Mick et les évènements qui se produisirent lui revinrent à l'esprit. Elle voulait se convaincre qu'elle était sauve, que Mick s'était arrêté à temps, que finalement rien de vraiment grave ne s'était produit, qu'elle avait vécu à pire, et ce, à plusieurs reprises, mais au fond d'elle, elle sut que cette situation n'était en rien comparable avec ce qu'elle avait pu connaître et subir dans le passé. Ses agresseurs avaient toujours été des ennemis, là, c'était Mick, son ami, son meilleur ami, et elle n'avait rien vu venir. Son coeur se serra à la pensée de ce dernier, mais petit à petit, la sensation s'estompa progressivement.  

 

Penser à Ryo, oui, penser à lui, ainsi son malaise disparaitrait, mais rien n'y fit, la peur fut la plus forte.  

 

Elle sentit alors qu'il releva sa main avec lenteur et il la passa autour de sa taille comme pour la ramener vers lui. Kaori resta interdite. Elle devait réagir, son aura ne cessait de s'assombrir, de se fustiger. Mick ne bougeait pas plus, il resta ainsi collé tout contre le corps tremblant et sanglotant de Kaori, corps chaud malgré la froideur que son coeur ressentait. Dans le silence pesant de cette chambre, son regard était porté dans le vide, se confondant avec les pensées tortueuses et sombres de son coeur. Depuis combien de temps était-il là tout contre elle, sans avoir prononcé le moindre mot ? Mick ne savait plus, il n'en était pas certain... Un douloureux soupir de tristesse s'échappa de ses lèvres, lui rappelant la cruelle douleur qui l'habitait et qui l'avait animé tantôt. Le calme qui régnait dans cette chambre, lui devint, de plus en plus insupportable, car elle le ramenait à ses propres pensées. Et une pensée s'imposa sur toutes les autres, oui une pensée imposa le silence à toutes les autres où dans son esprit, elles se menaient une lutte sans merci.  

 

Comment réparer ?  

 

 

Mick savait qu'à l'instant où son corps de détacherait du sien, plus rien ne serait comme avant, jamais. Tous deux en avaient conscience et Mick plus que quiconque. Jamais il n'avait été aussi proche d'elle et de son buste nu que le drap avait fui et jamais plus il ne le serait. De cette peau laiteuse et douce, de ce doux et subtil parfum de vanille qui lui titillait les narines à le rendre fou, des battements affolés de son coeur devenus plus calme mais pas encore sereins. Oui, jamais il n'avait été aussi proche d'elle et en même temps aussi éloigné. Son geste allait les éloigner l'un de l'autre à tout jamais, il le savait, il en avait conscience et il repoussait le moment fatidique où cet instant allait se réaliser, cet instant précis où son corps aller quitter celui de Kaori pour installer un fossé entre eux deux. Il avait pleinement conscience qu'à partir du moment où il se détacherait d'elle et où son regard se planterait dans le sien, où ses yeux liraient et comprendraient les pensées les plus intimes de Kaori, tout serait fini entre eux. Il ne resterait plus rien de leur amitié, de leur complicité, cet amour si particulier qui les unissait, non plus rien. Il en serait fini de lui, trop honteux pour pouvoir supporter son geste, trop honteux pour lui faire face et voir dans le reflet de son regard, de la déception et ce sentiment de trahison qui finirait de l'achever. Il savait qu'il devait s'y résoudre, comment continuer à se regarder dans un miroir après ce geste, mais c'était tellement difficile de résister à cette petite voix dans sa tête, à ce désir réfréné. Tout se mélangeait, ses pensées, ses sentiments, ses souvenirs, si bien que le trouble l'avait gagné, mêlé à la douleur, cela avait donné ce triste constat, cette triste et douloureuse réalité. Cet instant déchirant où deux vies venaient de se jouer.  

 

Pourquoi l'avait-elle abandonné ?  

 

Pour avoir survécu à la poussière d'ange grâce à Kaori, il savait que la vie était un bien précieux. Gâcher sa vie lui était égal, mais gâcher celle de Kaori ? Comment avait-il pu aller jusque-là, aller aussi loin ? Et pourquoi ? Jamais il ne se pardonnerait ! Oui, tout ça pour quoi ? Il hurlait silencieusement les pertes qui avaient été les siennes et il savait mieux que quiconque, que son âme meurtrie ne pourrait jamais être soignée, et encore moins guérie. Et certainement pas en commettant un tel acte. Il avait perdu une partie de son coeur avec Kazue, la moitié de lui-même. Kazue avait été très importante pour lui, elle avait fini par prendre toute la place dans sa vie et dans son coeur, alors il ne comprenait pas comment il avait pu oublier la moitié de lui-même, sa meilleure moitié en l'occurrence Karue et aller jusqu'à commettre cet acte déshonorant. Oui, pourquoi, ne cessait-il de se demander ? Ne supportant plus la douleur de ce manque dont elle était responsable, de cette absence douloureuse, il avait fui l'espace d'une soirée de beuverie la réalité, comme cela lui arrivait de plus en plus souvent d'ailleurs, sa douloureuse réalité. Il s'était laissé gagner par la facilité, par la lâcheté. Fuir la douleur, la peine et le manque. L'espace d'une soirée, il avait juste désiré abandonner ce qui le faisait souffrir pour au petit matin retrouver son fardeau de culpabilité et son chagrin. Kazue, celle qui avait tenu son coeur entre ses mains, celle qu'il protégeait de tous, comment aurait-il pu deviner que la personne qui la lui enlèverait ne serait autre que lui.  

 

Le manque d'elle.  

 

Cette soirée, comment pourrais-je l'oublier, Kazue ?  

 

Cette soirée, comment pourrais-je l'oublier, Kaori ?  

 

Pourtant, même s'il s'en voulait et regrettait, au fond de lui, il ressentait comme une évidence que ce mal quelque part, c'était un mal pour un bien. Cela lui avait permis d'extérioriser sa souffrance, de se libérer de ses chaînes qu'il portait depuis cette tragédie, de se confier lui qui s'était complètement renfermé depuis cette perte. Il se sentait comme bercé par cette source de chaleur qui émanait de Kaori et qui lui faisait défaut depuis quelques mois. Il avait cru ne jamais plus pouvoir ressentir cette sensation de plénitude à la mort de Kazue, ne plus jamais entendre les battements de son propre coeur, ne plus jamais ressentir tout simplement. Il s'était cru mort, son coeur gelé, mais pourtant, à cet instant, il se sentait vivant, plus vivant que jamais et son coeur avait recommencé de battre sous le poids de la culpabilité de son acte. Elle l'avait comme ramené à la vie. Il avait eu besoin de cela pour se souvenir qu'il était en vie, que bien que son coeur saignait, que son âme était torturée et que son corps était limite amorphe, il vivait, non il survivait. Mais avait-il réellement envie de vivre ? Envie de lui, de leur survivre ? Non, tout cela n'avait plus guère d'importance à cet instant. Peu importe ce qui pouvait lui arriver, cela lui était égal. Plus rien avait d'importance, si ce n'est Kaori et ce qu'elle pouvait ressentir et penser de lui. Avec Kazue, elles étaient les seules femmes qu'il avait réellement aimées avec amour et passion, l'une l'avait quitté à jamais et l'autre...l'autre allait certainement aussi le quitter. Il ne voulait pas y penser, plus y penser...  

 

Fatalement, il allait devoir se détacher d'elle, affronter son regard et quitter sa chambre. Revenir dans cette vie tortueuse qui était la sienne et qu'il avait fuie le temps de quelques longues et interminables minutes. Sa vie douloureuse où il était plongé, où il l'avait elle aussi plongée. Il avait naïvement cru que ses excuses auraient suffi à atténuer son geste, peut-être fait réagir Kaori, mais il n'en était rien. Elle restait de marbre face à ses paroles et à ses gestes attentionnés, et pour cause, la peur qui était la sienne, ses pleurs et ses tremblements. Comment un simple baiser sur la joue ou encore un bras rassurant sur sa taille auraient-ils pu la rassurer du geste innommable qu'il avait eu à son encontre ? Comment ne pas ressentir sa peur malgré ses regrets et ses excuses ? Des foutaises. Oui, sa peur était légitime et sa réaction des plus normale. A quoi s'attendait-il ? Qu'elle lui pardonne par ce que c'était Lui, Mick Angel, son meilleur ami ? Il avait du profondément la décevoir et la choquer pour la laisser ainsi de marbre, sans aucune réaction. Il nicha alors sa tête au creux de son cou et y déposa un furtif baiser tout en sanglotant, sans parvenir à ôter ses mains de ses frêles hanches. Il avait encore besoin de ce contact, il lui permettait de ne pas complètement sombrer. Il ne se sentait pas encore prêt à la laisser partir. Il appréhendait cet instant, le retour à la réalité, cette minute ou tout allait reprendre sa place enfin presque........  

 

Ce fut tout ce dont il était capable à cet instant, des excuses larmoyantes mais sincères.  

 

Le sentiment qui prenait le dessus sur tous les autres après la peur, la souffrance, la colère et l'amertume fut la déception. Mick l'avait déçue. L'ami, le confident l'avait terriblement déçue, car s'il y avait une personne à qui elle aurait confié sa vie les yeux fermés, c'était bien lui à défaut de Falcon ou de Ryo, mais il avait des circonstances atténuantes pour son geste. Elle se devait de lui trouver des raisons, non des arguments pour l'excuser, pour parvenir à passer au-dessus de cela, pour que tout ne se termine pas ainsi, en tout cas pas sur ça, pas comme ça. Elle ne voulait pas le perdre malgré ce qu'il lui avait fait. Il ne l'avait pas respectée, il l'avait violentée, il l'avait embrassée de force outre passant ses droits d'ami et malgré tout cela, elle ne le voyait pas comme son ennemi.  

 

Le manque d'elle.  

 

Cinq longues années d'une belle amitié réduite à néant juste pour assouvir une pulsion sexuelle, c'est ce à quoi cela avait l'air au premier abord, mais Kaori savait que c'était plus profond. Cela n'avait été que l'étincelle, l'excuse pour cacher le mal réel qui l'animait et le rongeait. La fuite en avant pour tenter d'oublier, de se punir aussi d'une certaine façon, mais pouvait-on parvenir à oublier une telle tragédie ? Elle en doutait, car elle était la mieux placée pour savoir que même 6 ans après le décès de son frère, il n'y avait pas un jour qui passait sans qu'elle ne pense à lui, sans que la douleur ne refasse surface à un moment ou à un autre. Il avait une place bien particulière dans son coeur, elle ne l'avait jamais oublié, non jamais et jusqu'au jour de sa propre mort, elle ne l'oublierait jamais.  

 

La mort de Kazue lui avait fait perdre tous ses repères, toutes notions de bien ou de mal. Il était animé par la colère, colère face à l'injustice de la vie de l'avoir fait mourir et surtout anéanti par la douleur. Quelque part, il se sentait coupable et responsable de sa mort. N'y avait-il pas contribué ? S'il n'avait pas désiré cet enfant, alors elle serait toujours en vie, près de lui. Oui, s'il ne lui avait pas fait cet enfant, alors elle serait toujours à ses côtés et rien de tout cela ne se serait produit. Il se sentait responsable de sa mort, il y avait contribué de façon indirecte. Comment vivre en étant persuadé d'être son meurtrier ? C'était sa façon de se punir.  

 

Kaori ne retint qu'une chose de toute cette soirée : ses larmes. Les larmes sincères d'un homme fort rendu blessé dans son coeur d'homme, rendu attendrissant par le biais de ses larmes qu'il laissait couler sans honte. Elle avait de la peine pour lui, car elle se sentait responsable d'une partie de son mal, même si elle savait que cela était plus profond. Elle n'avait été que la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase en faisant remonter à la surface ses sentiments si longtemps enfouis. Depuis le décès de Kazue, Mick avait tout perdu. Sa femme, son enfant, sa famille. Comment pourrait-elle lui en vouloir ? Elle avait dans ses bras un homme brisé, brisé par la douleur, brisé par la vie, brisé par l'amour qu'il ressentait et qu'il avait perdu, un écorché vif tout comme Ryo, et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne savait pas comment lui venir en aide.  

 

Pourrait-elle lui venir en aide ?  

 

En serait-elle réellement capable ?  

 

En avait-elle encore envie après cela ?  

 

Mise à part être là pour lui, elle ne pouvait rien faire d'autre pour atténuer  

sa douleur, seul le temps le pouvait.  

 

Tout devait se bousculer dans sa tête, Kazue, Kaori, deux amours, un mort dans l'oeuf avant même d'avoir éclos, l'autre mort au summum de son apogée. Un homme que la souffrance et la douleur avaient aveuglé afin d'atténuer ce mal qui le rongeait se confondant entre réalité et rêves impossibles. Se trouver un nouvel exutoire, une nouvelle raison de vivre ou de se punir afin de ne pas sombrer face aux pertes qui avaient été les siennes. Comment continuer à vivre après cela ? Impossible ! Alors il s'était tourné vers le passé et vers elle, afin de ne pas définitivement sombrer, vers la réminiscence de ses sentiments.  

 

Le manque d'elle.  

 

Même le plus fort des hommes ne pourrait rester de marbre, ne pas fléchir. Non, elle ne lui en voulait pas. Jamais elle ne pourrait oublier de toute sa vie le moment où elle avait gagné la salle d'accouchement où le corps de Kazue avait reposé avec leur petite fille dans la couveuse juste à côté de son lit. Elle avait vu Mick agenouillé aux pieds du lit, les épaules voûtés et tremblantes, la tête baissée et le corps parcouru de spasmes et de sanglots. Il avait été clair, il avait interdit à quiconque d'entrer dans la chambre, menaçant doc et même Ryo de son arme. Il avait voulu rester seul avec ces deux amours pour un dernier adieu, il ne parvenait pas à se détacher d'elles. Comment de nos jours avec la médecine actuelle une femme pouvait-elle encore perdre la vie en mettant au monde son enfant. Cette nuit là, nuit qui aurait dû être la plus belle de sa vie fut la plus tragique. En l'espace de quelques minutes, il avait tout perdu, femme, enfant, famille, vie, tout..... plus rien n'avait d'importance.  

 

Ryo avait jugé raisonnable de le laisser seul, il comprenait sa souffrance et aussi la colère qui l'habitait, mais Kaori, elle n'avait pas été de cet avis. Dans un moment pareil, on a besoin d'être entouré, elle, à la mort de son frère aurait aimée avoir une épaule sur laquelle pleurer, et elle n'avait trouvé que le vide. Ryo était contre tout sentiment, contre toute forme d'épanchement affectif, avec lui, elle n'avait même pas eu le temps de pleurer son défunt frère. Dans le cas de Mick ce n'était pas un être cher qu'il avait perdu, mais deux. Elle avait bravé ses interdits et s'était glissée sans bruit dans la chambre sombre et silencieuse. Il n'y avait que la respiration saccadée et bruyante de Mick qui donnait à la pièce un sentiment angoissant presque étouffant. Elle l'avait trouvé, affaissé, à même le sol, tenant son arme dans une main et serrant la main de Kazue qui pendait dans le vide dans l'autre, Kazue que doc avait recouvert d'un drap blanc. Kaori avait trouvé cette scène magnifique, car pleine d'amour, mais surtout déchirante et tragique. Elle avait surtout eu peur qu'il ne commette un acte suicidaire avec cette arme à portée de main sous le coup de la souffrance et du désespoir. Comment un homme pouvait-il se redresser après cela ?  

 

Elle, elle y était parvenue à la mort de son frère car malgré tout elle avait pu compter sur Ryo mais Mick....  

 

Elle s'était alors rapprochée de lui et assise à même le sol froid. Mick n'avait même pas réagi face à sa présence. Il avait ressenti sa présence et son aura, une aura pleine de douceur. Il l'avait alors laissée venir à lui. Elle avait regardé de longues minutes son dos fort et voûté tremblant avant de coller son corps contre lui pour reposer sa tête tout contre son épaule. Elle avait passé ses bras autour de sa taille et l'avait serré très fort afin de lui signifier qu'il n'était pas seul, qu'elle était là, que tous étaient là auprès de lui et qu'ils partageaient sa souffrance. Elle ne voulait qu'une chose lui faire lâcher son arme, de peur qu'il ne commette un acte fou, et lui communiquer un peu de chaleur. Et elle y était parvenue au bout de longues minutes. Mick avait fini par lâcher son arme qu'elle avait écartée de sa main libre, et avait fermement serré sa main dans la sienne. Ils étaient restés ainsi un long moment pleurant ensemble alors que Kaori lui adressait de petites caresses pour le calmer.  

 

C'était ainsi que Ryo les avait trouvés, enlacés. Il avait été en colère contre elle pour avoir bravé son interdiction de l'approcher. Mick avait un côté sauvage comme lui et sous l'effet de la douleur et de la colère, il aurait pu agir de façon impulsive et user de son arme. Mais très vite sa colère s'était envolée. Kaori était un ange de douceur, si elle était parvenue à calmer son âme noire et torturée, il savait qu'elle n'avait eu aucun mal à calmer celle de Mick et ce fut ce qu'elle fit. Jamais elle n'oublierait cette scène aussi longtemps qu'elle vivrait.  

 

Elle se vit alors resserrer ses mains sur Mick et le presser tout contre elle afin de lui communiquer un peu de chaleur, afin qu'il ne se sente plus seul au souvenir de cette scène. Elle fit remonter ses mains et se mit à lui caresser ses cheveux, tendrement, comme seule une amie aurait su le faire et comme elle l'avait fait cette fameuse nuit. Par ce geste, elle lui montrait qu'elle ne lui en voulait pas, même si sur l'instant, elle s'était sentie trahie.  

 

Deux adultes, allongés dans un grand lit, deux adultes en pleurs, deux corps tremblants qui semblaient vivre les mêmes afflictions face à la vie, mais pour une de ces deux personnes la douleur était bien plus vive, bien plus prenante, car la douleur était bien plus récente. Elle n'avait plus personne, elle se retrouvait seule, seule comme jamais elle ne l'avait été auparavant. Kaori comprit que ce dont Mick avait besoin c'était d'un peu de chaleur humaine. Elle avait mal pour lui, mal pour ce par quoi il était passé et surtout mal pour ce par quoi il allait devoir passer une fois redevenu sobre, en ayant les idées claires quant à cette nuit. Elle ne devait pas l'abandonner, pas maintenant, le plus dur restait à venir. Plus tard les explications, les remontrances, les disputes........  

 

Le manque d'elle.  

 

Mick réalisa alors que Kaori le berçait,...... lui. Après ce qu'il lui avait fait, elle le berçait comme seule une amie savait le faire. Se pourrait-il qu'elle lui ait pardonné alors que lui ne parvenait à se pardonner son geste ?  

Elle était réellement un ange de bonté. Elle continuait de caresser ses cheveux, bercée par le rythme saccadé des battements de son coeur. Deux âmes torturées, deux coeur en peine, deux souffrances bien distinctes réunies dans cette même pièce. Tous deux blessés par l'amour, par le manque et l'impossibilité de le vivre cet amour.  

 

_Tu me manques tellement Kazue ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Je ne suis rien sans toi...... Je t'ai tuée, pardon, pardon.......  

 

Ces mots moururent entre les lèvres de Mick, mais Kaori n'eut aucun mal à les entendre. Elle avait tellement mal pour lui, elle ne pleurait plus pour elle, mais pour lui et avec lui, pour cette souffrance qu'elle partageait avec lui, deux compagnons d'infortune, voilà ce qu'ils étaient à cet instant.  

 

_Chut.... ne dis pas ça !  

 

_Je l'ai tuée, alors que je ne voulais pas.... gémi-t-il.  

 

_Chut, tu n'as pas le droit de dire ça, Kazue ne le voudrait pas. Tu n'as rien fait de ça ! Calme-toi ! murmura-t-elle le coeur brisé.  

 

Le manque d'elle.  

 

Mick avait dit ces paroles le plus sérieusement du monde et cela finit par faire tomber les dernières défenses de Kaori. La culpabilité, c'était le sentiment qui l'animait.  

 

Les caresses sur ses cheveux eurent pour effet de le calmer, de l'apaiser, mais ce repos fut bref. Son regard se posa alors sur le morceau de tissu qu'il lui avait arraché. Ce simple morceau de tissu témoignait de sa bestialité, de cette rage animale qui l'avait animée plutôt.  

 

Ce soir, il avait explosé, incapable de se contrôler. La bête qui se terrait au plus profond de lui, s'était révoltée, révoltée contre cette injustice, révoltée contre sa douleur, révoltée contre sa vie. Elle en avait eu assez de rester enfermée encore et encore jouant aux yeux du monde l'homme fort qui maîtrisait tout et qui se remettait peu à peu de sa peine et sa perte. La vérité est qu'intérieurement, il était en proie à la folie, à la souffrance, des pertes qui avaient été les siennes, mais surtout de ce qui se jouait continuellement sous ses yeux. La vie était trop courte, trop courte pour passer à côté de ce qu'elle pouvait nous offrir et voir Ryo se jouer ainsi de Kaori, l'avait poussé hors des sentiers battus qu'il s'était jusque-là interdits. Oui, ce soir la bête avait surgi du plus profond de son être, forte de ces 5 années de frustration, de souffrance silencieuse pour embraser son corps. Pensant que celle-ci parviendrait à taire cette douleur qui lui étreignait le coeur jour après jour, alors, il avait cédé à la facilité. Vivre avec Kaori ce que la vie lui avait repris avec Kazue. Bien sûr ce n'était qu'une illusion chimérique, il en avait conscience mais l'espace d'un instant, l'espoir avait jailli et c'était tout ce dont il avait eu envie, l'espoir........L'espoir de la revoir.  

 

Le manque d'elle.  

 

Pour la première fois de sa vie, rongé par la douleur, rongé par la souffrance, rongé par la jalousie, rongé par la passion qui le consumait, il n'avait pas su conserver la patience et le maintient légendaire qui le définissait lui si doux, si calme, plein de patience et de bon sens, s'était transformé en animal afin de satisfaire ses désirs.  

 

Oui, il s'était jeté sur elle comme un dément assoiffé d'amour, non de sexe, ne contrôlant plus ses paroles, ne contrôlant plus ses gestes. Il en avait conscience à présent, il avait simplement voulu taire ce besoin. Il avait osé porter la main sur elle, il avait osé poser ses lèvres sur les siennes afin de lui arracher un baiser. Comment avait-il pu aller jusque-là ? Ces lèvres si douces et charnues, si roses et sucrées, il en avait pris possession avec rage comme si cela lui revenait de droit, naturellement juste pour se sentir vivant. Depuis que Kazue l'avait quitté, il se sentait vide, il se sentait mort de l'intérieur et l'espace de quelques secondes grâce à Kaori, il s'était senti comme ramené à la vie, mais à quel prix ?  

 

Il avait honte, terriblement honte, horriblement honte. Même s'il n'avait fait que répondre à sa propre violence, il se dégoûtait d'avoir agi de la sorte.  

Elle s'était contentée d'être là pour lui, elle aurait pu le laisser sur le pas de la porte, mais Kaori c'était avant tout un coeur. Elle l'avait fait entrer, fait entrer l'ami, car elle lui faisait confiance, et lui qu'avait-il fait ? Il avait brisé cette confiance, sa confiance. Il l'avait embrassée avec force et passion. Il l'avait brutalisée profitant de sa faiblesse de femme. Elle s'était juste dégagée de lui avec violence, elle ne l'avait pas giflé. Elle l'avait simplement regardé avec tristesse et ce fut ce regard qu'il ne supporta pas. Ces lèvres qui se mourraient pour un autre n'avaient pas consenti à recevoir son affection, son amour. Etait- ce réellement de l'amour à ce stade ? Cela l'avait alors fait plonger dans une rage folle. Pourquoi ? Pourquoi avait-il réagi ainsi alors que son coeur était encore plein de l'essence de Kazue. Il la voyait partout, à chaque détour d'une rue, au travers d'une odeur qui la lui rappelait, au souffle du vent sur son visage qui lui rappelait ses caresses.......toutes ces petites choses qui le faisaient à présent souffrir, non pas pour les ressentir à nouveau, non, simplement pour ne pas avoir su les apprécier à leur juste valeur le moment voulu. La rage, c'était tout ce qui prédominait . La rage pour avoir réalisé trop tard qu'il avait perdu ce qu'il chérissait le plus au monde. Les yeux clos, le souvenir d'un rire vint caresser ses oreilles, une odeur familière de vanille lui chatouilla les narines ? S'abandonner au frisson du souvenir lui avait rappelé ce qu'il avait perdu et ce qu'il avait tenté de retrouver avec Kaori.  

 

Pourquoi se refusait-elle à lui ?  

 

Qu'est-ce que Ryo pouvait-il bien avoir de plus que lui ?  

 

Il n'avait pas réfléchi, juste réagi à sa colère, ce qui l'avait poussé à commettre l'irréparable. Sans qu'il sache comment, il en était arrivé là, et tout se passa très vite, ils s'étaient retrouvés dans sa chambre à elle, son antre, face à elle, avec dans sa main sa nuisette en lambeau et sous son corps d'homme ce petit corps fragile de femme tremblant. La folie, c'était la seule explication qu'il pouvait se donner. Il avait été gagné par la folie, lui le super nettoyeur, l'ancien n°1 des States. Il n'avait plus rien contrôlé, dépassé par ses sentiments et ses émotions ainsi que par les évènements. Il n'avait rien géré, avait été complètement submergé par la douleur, par la peur, par la solitude, par le manque, la culpabilité......mais cela n'excusait en rien son acte, alors pourquoi tenter de se justifier ?  

 

Le manque d'elle.  

 

Par sa force physique, il avait mis son corps à nu, et avait fait saigner son coeur sans parler de son âme qu'il avait souillé et meurtri à jamais. Par sa force physique, il l'avait soumise. Toute une vie ne parviendrait pas à racheter sa faute.  

 

Qu'avait-il fait ? Comment avait-il pu ? Jamais, non jamais il ne pourrait se pardonner.  

 

La menace planait à présent sur sa tête. Mick ne doutait pas que Ryo prendrait les dispositions nécessaires pour parer à son geste et de toute façon cela lui était égal. N'était-ce pas ce qu'il recherchait au plus profond de lui, une punition. Il avait porté atteinte à la dignité de Kaori, il l'avait comprise, la punition que la vie se chargeait de lui donnait, il ne parvenait pas à la digérer, mais la punition de l'homme serait à la hauteur de son crime. Il savait qu'il n'avait pas le droit de disposer ainsi à sa guise de la vie d'autrui, mais il savait surtout que la rédemption lui serait à jamais interdite, car il se l'interdirait. Mais si cela venait d'une autre personne...........Il ne savait plus, il ne voulait plus, il n'en avait ni l'envie et encore moins la force. Tout ce à quoi il aspirait à présent c'était fermer les yeux, oui, fermer les yeux...........et oublier. Tout se mélangeait dans sa tête, il était perdu, avait perdu avec Kazue, ses repères et l'essence qui constituait sa vie. Plus de repères, plus d'amour et plus de vie......... rien que la tristesse et la solitude, la meurtrissure d'un coeur qui lui rappelait inlassablement et jour après jour avoir tué la femme de sa vie.  

 

_Qu'ai-je fait ? Mais qu'ai-je fait ? se dit mentalement Mick qui voulut se redresser.  

 

Partir, ce fut la première pensée qui traversa son esprit. Il devait partir, quitter ce corps chaud, ce lit témoin de son geste, cette chambre profanée de par sa présence. Il devait partir, absolument partir. Lorsque son regard confronta la peau laiteuse du buste et de la poitrine de Kaori, sa respiration s'accéléra. Mick respira difficilement prenant pleinement conscience de son acte. Il venait de commettre un acte terrible, vraiment terrible. Après cela, comment se présenter de nouveau à elle ? Comment rire avec elle ? Comment poser sa main dans la sienne ou sur son épaule ? Il n'était plus digne de ça, de son amitié, de tout ce qu'ils avaient pu partager ensemble. De la confiance qu'elle lui a témoignée toutes ces années. Elle l'avait fait entrer dans son intimité, dans son appartement. Elle lui avait souri, l'avait pris dans ses bras, l'avait réconforté. Et lui, que lui avait-il donné en échange ? Une trahison, une tromperie, de la violence, de la peur... Il ne pouvait pas effacer son geste, il ne pouvait pas revenir en arrière, il ne pouvait que se relever et de honte quitter les lieux pour ne plus jamais y revenir, pour ne plus jamais la revoir.  

 

Comment en était-il arrivé là ? Il l'ignorait, il l'ignorait vraiment ! Lorsqu'il essayait de visualiser la soirée, le cours des derniers évènements, il ne voyait que de la brume, une brume épaisse qui l'empêchait de se remémorer, rendant flou chacune de ses tentatives, ne percevant que ce brouillard derrière lequel son instant de folie tentait de se cacher. Sous l'impulsion de la colère et de la douleur, sa raison avait été complètement annihilée. Il ne lui reste qu'une chose à faire, il le savait pertinemment. Il devait lui demander pardon, il devait faire amende honorable, de se faire pardonner. Et dans un geste irréfléchi, Mick fit glisser sa main sur sa poitrine, sa paume recouvrit entièrement son sein nu.  

 

Ce fut plein de ses réflexions qu'une voix s'éleva dans les airs, brisant cet instant de tension et d'émotion intense.  

 

 

 


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